Les repas gigognes, cuisiner plus pour cuisiner moins

cuisiner plus pour cuisiner moins

Tout cuisinier ou cuisinière connait la cuisine des restes qui consiste à réutiliser dans un plat les restes du précédent après une petite transformation. C'est la règle d'or de la cuisine ménagère avec des habitudes qui s'installent : le gros pot au feu annonce par exemple un classique boeuf mironton ou un joli plat de boulettes faites avec la viande et les légumes restants que l'on cuit dans le bouillon ; une belle daube donnera naissance à un hachis parmentier ou encore une morue rôtie aux pommes de terre sera suivi de formidables acras.
Si on allait un peu plus loin en faisant des repas gigognes. Le principe est simple : on prépare un plat en grande quantité qui permettra d'en faire un autre le lendemain et un troisième le surlendemain, que ce soit avec les restes ou avec une partie de la préparation conservée. Le but : faire plusieurs repas avec toujours des produits frais en faisant un peu moins de cuisine. Bref on cuisine plus en quantité pour cuisiner moins souvent. La difficulté : le moins de travail d'un jour à l'autre mais il faut quand même que les plats soient très différents pour ne pas lasser la famille. Il faut donc bien choisir les plats gigognes. Le principe : que les plats utilisent les mêmes légumes pour faire une grosse séance d'épluchage-taillage-préparation le premier jour et que les jours suivants il n'y ait plus qu'à accomoder rapidement.
Alors découvrez plein de trilogies par saison, bien sûr...

Le printemps, des feuilles à cuisiner

Le printemps c'est le moment des premiers légumes qui souvent se mangent crus comme les radis mais c'est aussi celui des légumes feuilles qui se cuisinent: Comment se cuisinent les légumes feuilles? Puis il y a d'autres légumes comme blettes, carottes et fenouil qui se prêtent très bien aux repas gigognes.

Trilogie blettes. La blette avec ses côtes et ses feuilles qui toutes deux se mangent, se prêtent naturellement à des repas successifs.On épluche plein de blettes, feuilles d'un côté, côtes de l'autre que l'on épluche en tronçons et qu'on met dans l'eau pour attendre. Le premier jour, on utilise les feuilles que l'on blanchit, rafraichit et essore pour faire un bon plat unique comme les canelloni aux blettes ou les merda de can, ces gnocchis verts de Nice. Toujours le même jour, on fait ensuite cuire toutes les côtes à la poêle et on les réserve au frais pour lendemain et surlendemain. Le lendemain, on prend la moitié des côtés et on fait un joli plat de légumes : bagna caudau, gratin classique, ou côtes au jus. Le surlendemain on change pour du froid et la dernière moitié des côtes fait une jolie salade de côtes cuites, une salade originale pour voir la blette sous un nouveau jour. Et voila, 1 jour d'épluchage et de cuisine pour 3 jours de blettes à chaque fois différentes. C'est ça les plats gigognes.

Trilogie Fenouil. Une trilogie risquée pour amateurs car le fenouil ne laisse pas indifférent. Comme d'habitude le premier jour, épluchage. D'un côté, les fanes, de l'autre les bulbes, la moitié des bulbes est gardée entier et l'autre est taillée finement à la mandoline et mise dans de l'eau froide. Le premier jour on prépare les fanes que l'on cisèle grossièrement pour faire un gaspacho de fenouil pour le lendemain : on met tous les éléments ensemble dans un récipient hermétique au frigo et on mixe au dernier moment. Pour le soir-même on utilise les lamelles qui dans l'eau froide se sont tortillées pour faire une des délicieuses salades de fenouil que vous trouverez ici. Le dernier jour on utilise les bulbes laissés entierpour mieux se conserver et on réalise un fenouil braisé à la mandarine. Le fenouil, cuit et fondant change complètement de registre pour ce troisième jour.

Trilogie de carottes. La carotte est simple à cuisiner et tout le monde l'aime alors là le but c'est juste de faire trois repas avec le moins de cuisine et là on va tout faire le premier jour. Le premier on sépare les fanes des carottes et pour le premier soir on se fait une belle crème de fanes. On prépare ensuite un gros boeuf carotte sur le recette du boeuf au céleri et pour se simplifier le travail on lave juste les carotte, pas besoin de les éplucher.  On fait vraiment un gros boeuf carotte pour qu'il reste au mons un tiers du plat que l'on transformera le dernier jour en parmentier. Pour cela, on fait une purée de pommes de terre dans laquelle on mixe le reste des carottes du plat de la veille. On écrase la viande dans la sauce et on la met dans le fond d'un plat, on revoure de la purée pommes de terre-carotte et on met à gratiner.

Et voila pour trois exemples de repas gigogne de printemps...

L'été, c'est facile et ça évite la surchauffe...

En été, on adore manger des légumes mais des fois c'est les vacnces et on n'a pas envie de cuisiner tous les jours. En plus il fait chaud alors cuisiner c'est aussi réchauffer la maison que l'on essaie au contraire de refroidir. Alors les repas gigognes, c'est deux jours sans cuisine ou presque et une maison moins chaude.

Trilogie salade grecque-gaspacho-taboulé. Le premier jour on fait une gigantesque salade grecque pour trois fois le nombre des convives en ce qui concerne les tomates, concombres, oignons, ail, voire poivron. On épluche et on taille tous ces légumes et on les assaisonne. On met un tiers dans un plat de service pour la salade du jour et on rajoute ensuite herbes, féta, olives voire pourpier (selon la recette choisie). On réserve dans deux boîtes plastiques les deux tiers restants au frigo.
Le lendemain, on mixe un des tiers restants pour qu'il reste encore de petits morceaux avec du jus de citron, de la coriandre, de la menthe. On rajoute dans la boîte de la semoule de blé moyenne environ la moitié du volume de préparation et on mélange bien. On réserve au frigo, ce sera le taboulé du lendemain où l'on n'aura plus qu'à rajouter plein de persil plat et de coriandre hachés.
On mixe très finement le tiers restant en rajoutant de la mie de pain, de la menthe et si nécessaire de l'eau pour faire un délicieux gaspacho que l'on servira avec des croûtons, des oeufs durs, des petits légumes...
Bref une séance d'épluchage pour trois repas délicieux et très différents.

Trilogie concombre à la crème-sandwich tzatziki-gaspacho de concombre. Dans le même genre, la trilogie concombre à la crème-sandwich au tzatziki-gaspacho de concombre fonctionne très bien : il suffit de faire dégorger au sel des concombres émincés en quantité pour les 3 plats la veille du premier jour. On fait ensuite les concombres à la crème le premier jour.  On fait un tzatziki le 2e jour en hachant ces concombres émincés avec les ingrédients de la recette et on en fait de jolis sandwichs avec du saumon fumé ou du jambon blanc, des oeufs, des tomates... Le 3e jour on mixe le tout pour faire un délicieux gaspacho blanc de concombre et on peut même mixer dedans les restes de concombres à la crème et de tzatziki.

Trilogie légumes farcis-pain de viande-Pâtes bolognaise. Le premier jour on fait des petits farcis classiques avec une farce comportant 1 volume de viandes hachées, 1 volume de légumes et d'herbes et 1 volume de pain. On fait bien sûr trop de farce, à peu près le double de ce qui aurait été nécessaire pour les petits farcis. On réalise les petits farcis selon la recette. Dans le reste de la farce, on garde de quoi faire les bolognaises le 3e jour et tout le reste est tassé dans un moule type cake et cuit au four en même temps et pour la même durée que les petits farcis. Comme ça le premier jour : petits farcis, le deuxième : un pain de viande cuit la veille et servi froid avec mayonnaise et salade de légumes par exemple et le 3 jour on utilise le reste de farce pour faire la meilleure sauce bolognaise pour des pâtes.
 

L'automne et l'hiver viendront plus tard...

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